mardi 28 août 2012

L'inédit , Marie Cardinal.

« Il est impossible de raconter cette histoire sans dire la densité de l’atmosphère du lieu où elle se passe. Le poids des pierres, des arbres, des gens, du paysage. Depuis plus de mille ans, la bastide s’est construite au sommet d’un tertre de tuf qui occupe le centre d’une cuvette profonde. Elle en est l’unique construction. Comme si un mouvement centrifuge avait rejeté ailleurs le reste de l’humanité. (...)

« J’aurais aimé suivre un ordre chronologique pour raconter ma rencontre avec cette femme, mais ce n’est pas possible. Au téléphone, elle m’avait dit qu’elle avait besoin de faire le point. J’avoue que son appel m’avait intrigué. Pourquoi moi ? Pourquoi m’avoir choisi moi ? Je n’étais qu’un obscur à côté d’elle. »

Encouragée par un jeune auteur qui l’écoute et la questionne, une femme écrivain parvient à écrire le roman de sa vie.

Lorsque ce livre est arrivé dans ma boîte aux lettres, il tombait à point.  Marie Cardinal étant sur la liste des auteurs à découvrir, je sautai de joie en ouvrant l'enveloppe!  Je ne connaissais rien d'elle et à vrai dire, je n'ai pas fait d'autres recherches à son sujet depuis, mais j'ai le fort pressentiment qu'elle mélange beaucoup fiction et souvenirs personnels...  Selon moi, L'inédit est un échantillon d'éléments de sa vie comme l'Algerie de son enfance, son passage dans le milieu littéraire (de Paris) et sa vie à Montréal, au Canada.  Vrai, pas vrai, je ne sais toujours pas si le contenu relève de la réalité en majorité ou de la fiction en partie, mais à travers le roman en soi et le journal intime du personnage féminin (dont je ne sais si le contenu appartient à l'auteure ou pas...), on sent une écrivaine tourmentée qui a peur de la page blanche et surtout du résultat au final.  Il faut dire que le charme de ce livre pour moi a été d'être continuellement en suspend  entre le réel ou le faux.  Ses autres livres me révèleront peut-être l'énygme...

"Cela ait maintenant plus de trente ans que je commerce avec l'écriture.  J'emploie ce verbe, "commercer" à dessein.  J'essaie de trouver un arrangement avec elle, je voudrais l'attirer, qu'elle vienne chez moi et qu'elle y reste." (p.97) 

"Pourtant, mon envie d'écrire, fondamentalement, n'est pas un besoin de m'exhiber.  Elle est comme un geyser qui ne jaillit pas.  Presque pas.  Rien à voir avec la violence que je suis, qui est là." (p.144)

Le livre contient plusieurs passages sur le métier d'écrivain et sa vision à elle face à ce métier complexe et ses propres compétences. Voyez-vous je parle encore comme si je parlais de Marie Cardinal et non pas du personnage principal...
Je ne sais pas à quel point Marie Cardinal, qui semble grandement se préoccuper de la qualité de ses écrits (comme le personnage de L'inédit?!), serait heureuse de voir ses carnets publiés par ses filles après sa mort, mais le lecteur, lui, ne peut que s'en réjouir.  La femme de ce roman est sombre, mystérieuse, partagée et nostalgique.  Une combinaison gagnante chez moi, car ce roman m'a donné envie de pousser mes lectures un peu plus loin afin de trouver quelques réponses à mes questions sur cette femme-auteure à l'esprit agitée...

En librairie aujourd'hui.

Annika Parence Éditeur
ISBN: 978-2-923830-09-4

8 commentaires:

Suzanne a dit...

J'ai bien hâte de le lire aussi.

Jules a dit...

Suzanne: as-tu lu autre chose d'elle?

Grominou a dit...

Ça me ramène loin derrière, j'ai lu MC quand j'étais ado!

Jules a dit...

Grominou: voilà! Encore une preuve que je suis en retard sur la civilisation!

Suzanne a dit...

Pour répondre à ta question: non, je ne l'ai jamais lu.

L'or des chambres a dit...

J'ai l'impression que ce livre n'existe qu'au québec, je n'ai pas réussi à le trouver sur le net... J'espère bien qu'il sera publié en France, Marie Cardinal a écrit un des livres qui m'a le plus bouleversé :"les mots pour le dire" un texte inoubliable !!

Grominou a dit...

L'Or des chambres: si tu as une liseuse, il existe en format numérique.

Jules a dit...

L'or: effectivement, la maison d'édition est québécoise et comme dit grominou il y a toujours la liseuse...