mardi 7 novembre 2017

La tanche, Inge Schilperoord.

Couronné par le Bronze Owl, nommé cinq fois livre de l'année par la presse, finaliste des plus grands prix littéraires, un premier roman qui a semé le trouble aux Pays-Bas en s'attaquant à un sujet tabou : entrer dans la tête d'un homme en lutte contre lui-même et contre ses pulsions pédophiles. Sombre et captivante, une lecture choc et pourtant nécessaire.
 
En cette étouffante journée d'été, Jonathan sort de prison. Dans le bus qui le ramène chez sa mère, il se répète ce que lui a dit le psychologue : ce n'est pas lui qui est mauvais, ce sont ses actes. Et s'il parvient à organiser rigoureusement ses journées, il sera un homme meilleur.
Jonathan se le promet. Il va s'occuper de sa mère asthmatique, retourner travailler à l'usine de poissons, promener le chien, aller à la pêche. Il restera seul, il ne parlera à personne, il va s'occuper les mains, l'esprit, tout faire pour ne pas replonger.

Car il le sait, s'il a été libéré, faute de preuves, le psy a parlé d'un taux de récidive de 80 %. Il ne doit pas se laisser déborder à nouveau.

Or, dans ce quartier en démolition où vit sa mère, vivent aussi une jeune femme et sa fillette...

Jonathan rentre chez lui après un séjour en prison.  Il est pédophile et faute de preuves, il retourne vivre auprès de sa mère souffrant d'asthme sévère.  Conseillé par un psychologue en prison, il se doit d'avoir un horaire précis et chargé pour l'empêcher d'avoir trop de temps pour des pensées malsaines. C'est ce qu'il réussit à faire pendant les premières semaines.  Il a retrouvé son emploi, il prend soin de sa mère.  Il nettoie la maison, cuisine, mais voilà qu'il prend connaissance du fait que les nouveaux voisins sont une jeune femme et une fillette... Une belle ombre au tableau.  Combat de tous les jours, il doit contrôler ses pulsions en présence de cette fillette qui insiste pour faire partie de son quotidien.

Le suspense de ce roman demeure dans l'attente de voir s'il transgressera les règles à nouveau.  Je dirais que c'est assez pour nous garder en haleine car l'auteure a pris soin de le faire en crescendo! Il vient un moment où les exercices de respiration ne tiennent plus la route et Jonathan perd le contrôle.  La fin m'a réellement prise par surprise car je n'avais rien imaginé de tel.

Je crois que ce roman se mérite tous les prix gagnés car Inge Schilperoord a su bien saisir l'état psychologique d'une personne au prise avec une horrible dépendance.  Et la tanche a certainement un rôle important dans le livre.  Enfin un titre qui colle au roman!
 
ISBN: 9782714475213

6 commentaires:

Enna a dit...

Whaou! Ton billet est percutant et me donne envie!

Alex Mot-à-Mots a dit...

Tu me donnes bien envie également de découvrir cette tanche.

Cristie a dit...

Une lecture qui ne doit pas être facile mais qui me tente !

Jules a dit...

Enna, Alex, Cristie: go les filles! Pour être dans la tête d'un être tiraillé entre ce qu'il sait qui est bien de faire et sa maladie!

choup a dit...

Il y a des années un éditeur m'avait envoyé un roman sur le même sujet...c'était une "drôle" de lecture...un sujet sacrément casse-gueule, si tu me passes l'expression, qui était bien traité. Je note celui-ci.

Jules a dit...

Choup: Ah oui, je te le conseille! Tu pourras comparer le traitement du sujet entre les deux...