lundi 30 juin 2014

L'aquarelliste, Beatrice Masini.

En Lombardie, au début du XIXe siècle, une jeune aquarelliste, Bianca, est embauchée par le maître d’un grand domaine à la campagne, don Titta, pour dessiner chacune des fleurs de ses jardins, afin d’en fixer l’éphémère beauté. Don Titta est un poète de renom. Dans une solitude égoïste et autoritaire, il travaille aussi à un roman historique, tout en nourrissant des sympathies nationalistes, dès lors que le royaume lombard-vénitien vit à l’heure de l’occupant autrichien et que des mouvements autonomistes s’agitent dans l’ombre. Mais alors que Bianca est bien déterminée à être maîtresse de sa vie, le roman prend un tour inquiétant. Pia, la petite servante qu’on lui a assignée, est une enfant trouvée, mais d’origine noble. Pourquoi sa mère l’a-t-elle abandonnée? Qui est le père? L’univers de la sexualité, a fortiori quand ni la chose ni le mot ne sont dits, se révèle au moins aussi agité que celui de la «botanique des émotions», comme l’apprendra bientôt Bianca. Comment ne pas se laisser envoûter?


Beatrice Masini vit à Milan. Elle est traductrice (notamment de la série Harry Potter en italien), éditrice chez Bompiani et écrivain pour la jeunesse. Elle a signé plus de quarante livres pour enfants et adolescents, traduits dans vingt langues. L’Aquarelliste est son premier roman destiné aux adultes. En Italie, l’ouvrage a reçu le prix de la Sélection Campiello et le prix Manzoni du meilleur roman historique.

Comme dit souvent une de mes connaissances, ce livre est un livre du matin.  Ce n'est pas un livre qu'on lit dans le brouhaha de l'autobus où tard la nuit avant de dormir!  Le texte est dense et riche. L'atmosphère y est lourde, mais la belle Bianca, l'aquarelliste, y apporte une légèreté incroyable.  Cette jeune fille ne se prend pas trop au sérieux tout en respectant les conventions de l'époque.  Dans mon esprit, ce roman est une combinaison de Downton Abbey et de La jeune fille à la perle.  Parce qu'il y a la grand-mère qui gère les finances en péril, le personnel nombreux, la belle-fille trop délicate et les petits-enfants turbulents et qu'il y a son fils, l'artiste qui travaille sur un roman depuis 10 ans.  Il ne doit pas être dérangé, il est sombre, concentré, distrait et indépendant.  Il fait quelques apparitions au plus grand bonheur de ses enfants et pour donner quelques consignes à cette aquarelliste venue peindre les fleurs du jardin de la résidence d'été, sans plus. 

Le mystère règne, on y croise des discussions secrètes dans les jardins.  Bianca se questionne sur les origines de cette Pia, domestique privilégiée par la famille et on se questionne aussi sur elle en tant qu'étrangère aux doigts de fée.  Tranquillement, elle se fait une place, elle est appréciée pour son talent et sa bonhomie.

C'est un roman très féminin par son apparence et par son contenu.  Les femmes y prennent beaucoup de place même si on sait très bien qu'elles avaient très peu d'influence à cette époque!  Une époque sévère ou chacun doit tenir sa place et lutter contre les élans du coeur  pour sauver les apparences.

Un roman qui s'est mérité plusieurs prix et qui se savoure très lentement.

ISBN: 9782762138122

9 commentaires:

Venise a dit...

J'attendais que tu le lises. Ça y est, il me tente. J'aime les romans de femmes, c'est rempli de douceur, de tendresse, et de mystère assez souvent.

Jules a dit...

Venise: et de naïveté!!! :)

Karine:) a dit...

J'aime beaucoup la plume à date! J'en parle en juillet, certainement. J'en suis aux 3/4!

Jules a dit...

Karine: il ne se lit pas rapidement! Pour une auteure jeunesse, je trouve qu'elle a travaillé fort pour son premier roman adulte.

yueyin a dit...

il m'attend près de mon lit :-)

Alex Mot-à-Mots a dit...

J'aime beaucoup ta formule "livre du matin".

Jules a dit...

Yueyin: :o) J'espère que tu aimeras.

Alex: si tu as le temps de lire le matin ou tranquille dans un coin! :p

Milly a dit...

Je suis tellement contente de lire ton billet. C'est Geneviève qui m'a envoyé ici. Je tourne autour de ce roman en librairie, car j'ai une passion pour les dames aquarellistes de ces époques. J'avais peur que ce soit trop politique et austère, mais d'après ton billet, l'aquarelliste semble apporter un bel équilibre.. Je crois que je vais me laisser tenter! :)

Jules a dit...

Milly: austère? Pas du tout! Laisse-toi aller et merci d'être passée par ici!