dimanche 30 septembre 2012

Prince d'orchestre, Metin Arditi.


Alors que chaque concert lui vaut un triomphe et qu’il se trouve au sommet de sa gloire, le chef d’orchestre Alexis Kandilis commet une indélicatesse dont les conséquences pourraient être irrémédiables. Sa réputation est ébranlée. Aux déceptions et revers qui s’ensuivent il oppose la certitude de son destin d’exception. Mais les blessures les plus anciennes se rappellent à son souvenir. L’insidieux leitmotiv des Kindertotenlieder – Les chants des enfants morts – de Gustav Mahler lui chuchote sans répit le secret qu’il voudrait oublier. La chute est inexorable. Seules l’amitié ou la confiance de quelques proches semblent l’ouvrir à une autre approche de son talent, susciter en lui un homme nouveau, dont la personnalité glisserait de la toute puissance à la compassion, de l’arrogance à l’empathie profonde. Se dessine peut-être une métamorphose…

Roman haletant, parcours exalté, bouleversé par les véhémences de la musique, Prince d’orchestre est aussi une réflexion sur la part d’imprévisible que contient toute existence, sur la force du hasard et les abîmes de la fragilité humaine, sur les souffrances que convoque, apaise, et souvent transcende l’inépuisable fécondité de l’art.

Même si La fille des Louganis et Le Turquetto ont fait fleurir quelques bons billets sur la blogosphère, Metin Arditi m'était tout à fait inconnu.  Il aura fallu que je me laisse séduire par la couverture mauve et quelques billets de la rentrée pour enfin plonger dans l'oeuvre de cet homme né à Ankara mais habitant la Suisse.

Alexis Kandilis, sublime chef d'orchestre, est au sommet de son art lorsqu'il commet une grande bavure.  Impossible de revenir en arrière, la presse s'est emparé de l'affaire, les musiciens se révoltent et tout l'entourage du chef des chefs n'arrive plus à le protéger du reste du monde.  Narcissique jusqu'au bout des ongles et aidé par sa mère qui l'encourage dans son obsession, la chute de Kandilis est vertigineuse.  Estime de soi, jeu, passion et relations, tout a un goût d'extrême dans l'univers d'Alexis.  Lorsque vous êtes parmi les grands depuis si longtemps et qu'un jour vous revenez sur terre pour constater que tout le monde vous déteste, la pilule est pratiquement impossible à avaler.  À grand coup de thérapie et malgré toute l'aide des amis, il n'est pas toujours facile de remonter la pente, surtout lorsque les souvenirs d'enfance ne cessent de revenir à la surface pour vous embrouiller encore un peu plus l'esprit!

Prince d'orchestre, c'est la déchéance d'un homme qui a connu le meilleur et qui connaîtra le pire... La dernière page refermée, vous serez choqués!  Dans les derniers chapitres, l'auteur mélange les arts et nous offre un grand coup de théâtre marquant!

ISBN 978-2-330-01256-4

4 commentaires:

Nelfe a dit...

Ah ça donne envie!
Ca tombe bien je l'ai dans ma PAL! Je vais essayer de l'en sortir bientôt :)

Jules a dit...

Nelfe: pas toujours facile de faire monter les livre dans la fameuse PAL, n'est-ce pas?! :)

Anne a dit...

J'ai été très perplexe devant ce livre ! J'ai de loin préféré Le Turquetto, même si celui-ci est un roman très bien mené et Alexis un personnage pour le moins très fort... mais les autres sont un peu négligés, non ? J'aimerais découvrir d'autres titres plus anciens.

Jules a dit...

Anne: Je pense que moi aussi, j'irai vers ses titres plus anciens puisque tu sembles dire qu'ils sont meilleurs...