vendredi 13 novembre 2015

Les enfants de Liverpool, Hugues Corriveau.

Créer une fiction à partir d'un fait vécu, mais refuser de se cantonner à une pseudovérité aléatoire à propos des faits et gestes des deux jeunes enfants assassins. Tel était le défi. S'en tenir à la réalité des faits comme matière première. Puis imaginer les pensées, les gestes, le déroulement des actions. Tenter de dévoiler un peu ce mystère qu'est en soi l'inadmissible scénario de deux enfants de dix ans torturant à mort un bébé de deux ans. Sans complaisance ni jugement, tenter de jauger la responsabilité des deux petits meurtriers, de comprendre la mystérieuse pulsion qui les a menés à une telle extrémité.
 
RÉSUMÉ
Ce roman, proche du roman policier ou d'enquête, est inspiré du meurtre du petit James Bulger, âgé de deux ans et demi, le 12 février 1993 à Liverpool. Il avait été kidnappé dans un centre commercial par Robert Thompson et Jon Venables, chacun alors âgé de dix ans. Ce roman est centré sur les deux enfants assassins. Il retrace leur vie, les motivations qui les ont poussés à un tel acte, et suit pas à pas le trio durant cette journée fatidique vers son issue fatale. Les lecteurs seront subjugués par cette quête de vérité autour d'un acte terrible. Pris au piège de cette inéluctable machine qui entraine ces deux enfants vers leur perte, les lecteurs voudront connaitre les détails de ce drame comme sa résolution et saisir comment une société peut voir naitre le mal chez de si jeunes enfants. Roman fascinant qui met en jeu un aspect de la société moderne vue à partir d'une situation bien singulière.
 
Rob et Jon sont deux enfants qui n’avaient rien en commun si ce n’est que la misère, l’abus et la violence au fond des tripes.  Un jour, ils se croisent et ils le font.  Ils volent et vont plus loin.  Ils enlèvent le petit James devant une boucherie. Il n’aura fallu qu’une minute d’inattention de la part de Denise, sa mère. Ils traînent l’enfant sur des kilomètres où ils croisent des gens qui ne se méfient pas de ce qu’ils sont sur le point de faire.  Le témoignage de ces personnes au tribunal est effarent.  Elles seront marquées pour la vie… elles auraient pu faire éviter le pire à ce petit garçon de deux ans.  Trop tard…
Ce n’est pas un roman facile… Tantôt à la troisième personne pour exprimer les faits, tantôt à la deuxième personne pour essayer de comprendre les fondements de cette malfaisance.  Comprendre d’où viennent ces enfants, ce qu’ils ont ressenti au moment de passer à l’acte et après… une fois que le « jeu » tira à sa fin.
C’est un roman que je n’étais pas certaine de pouvoir lire.  Son sujet me bouleverse car cet événement n’a jamais quitté mon esprit.  Comment deux enfants de 10 ans peuvent-ils enlever un bébé et le maltraiter à mort?  Hugues Corriveau dresse brillamment leurs portraits psychologiques.  Deux êtres différents qui se rejoignent dans leur tristesse, leurs blessures et leur folie passagère.  Deux esprits abandonnés à eux-mêmes…
« On n’en pouvait plus de l’ennui. »
Les enfants de Liverpool est d’une puissance absolue.  Il se lit en une seule fois même si le contenu est atroce!  Pour être honnête, j’ai eu mal au ventre pendant toute la lecture de ce roman, mais je ne le regrette pas une seconde!  J’ai même été incapable de lire plusieurs passages, mais l’analyse des événements est si approfondie qu’on pourrait se croire en train de lire un thriller monté de toute pièce.  Il faut voir toute la documentation citée à la fin du roman, ce n’est malheureusement pas de la fiction.
« Un acte maléfique, des gestes odieux, d’une brutalité à faire frémir et qui n’a pas d’équivalence! »
Les enfants de Liverpool n’a rien d’un roman insipide et éphémère… Rarement un roman arrive à produire une réaction physique chez moi. 
Un roman captivant.
ISBN: 978-2-89711-229-5

Une lecture dans le cadre de Québec en novembre chez Mon coin lecture.
 

7 commentaires:

Le Papou a dit...

Pas capable !
Le Papou

Jules a dit...

Le papou: oui, j'avoue que le sujet fait mal...

yueyin a dit...

Comme papou, ça doit être de famille.... brrr j'en ai des frisson !

Anne a dit...

Moi non plus, je ne saurais pas lire un tel roman, mais merci d'avoir partagé cette lecture.

Jules a dit...

Yueyin et Anne: dommange parce que ce livre est très fort!

Alex Mot-à-Mots a dit...

J'avais entendu parler de cet fait divers horrible.

Jules a dit...

Alex: un fait divers qui marque!!