vendredi 17 janvier 2014

Les moitiés d'Alice, Judith Itzi.

Alice Fillières, huit ans, est dotée d'une imagination débordante et d'un altruisme particulier, qui la pousse à soigner les gens et les animaux blessés autour d'elle. Elle possède également une drôle de manie, celle de ne manger que la moitié de ses repas. Son père, autoritaire, ne comprend pas cette habitude, qu'il attribue à un manque d'attention, alors que sa mère l'envoie consulter des « spéléologues de l'esprit ».

Au travers des événements qui parsèment son quotidien, dont son arrivée dans une nouvelle école et la maladie d'Elisabeth, sa meilleure amie, elle tentera de percer les secrets de sa famille et de surmonter diverses épreuves. Avec l'aide de sa tante Astrid, qui ne fait rien comme tout le monde, et d'Alex, un nouvel élève qui fait apparaître des papillons dans son ventre, elle parvient à affronter l'inconnu et le monde avec courage.

Lorsque la narratrice est une jeune fille d’environ 8 ans qui parle et réfléchit comme une adulte, je me méfie.  Alice est à la limite de ces personnages qui me sont irréalistes et à lesquelles je ne m’accroche pas.  Cette fois-ci, j’ai décidé d’ignorer ce détail et de me laisser porter par l’histoire.  Quelle excellente idée!  Alice n’a peut-être pas beaucoup de vécu derrière elle, mais son expérience de la vie n’est pas banale.  Bien des épreuves meublent son quotidien et c’est avec les bons conseils de sa tante Astrid et sa propre force intérieure qu’elle arrive à surmonter ce que le destin met sur son chemin.  Bizutage à la nouvelle école, un père peu présent, froid et sévère, une mère instable qui traverse elle aussi son lot de malheurs et des événements hors de son contrôle  font en sorte que le décor n’est pas tout rose pour cette enfant très attachante, éveillée et dotée d’une intelligence qui lui permet de tirer le meilleur du pire! 

C’est un premier roman pour l’auteure et c’est aussi une situation que je crains en général, mais celui-ci est très abouti et complet.  Sans zones grises, l’évolution d’Alice est palpable.  L’interprétation personnelle d’Alice de certaines phrases fait beaucoup sourire, sa naïveté émeut.  C’est grâce  à cette touche d’humour et à l’interprétation de la psychologie de l’enfant que l’auteure nous évite cette lourdeur déprimante qui trace parfois la ligne entre le roman qu’on jette parce qu’il démoralise et celui qui amène de la compassion tout en laissant le cœur léger.

« Mamie a eu une attaque et maman est dans tous ses états.  Je ne sais pas quoi ou qui l’a attaquée et j’espère que ce n’est pas son gentleman charmant, qui s’est avéré être un filou, lui aussi. » (p.153)

 «Lorsqu’elle se relève, j’ai l’impression d’avoir eu un shampoing à l’intérieur.  Tout est propre et sent bon.

Les mains d’Amélie sont le meilleur ouvre-boîte du monde. » (p.125)

Un court roman mignon comme tout qui se termine sur une note joyeuse! Ouf!

ISBN: 9782760411326 

2 commentaires:

Venise a dit...

DÉJÀ ? Il vient à peine de sortir en librairie !

Aussitôt que je l'ai reçu, j'ai été aimantée. En lisant sur l'auteure et l'angle psychologique qu'elle voulait aborder. Et puis, la couverture est adorable. Sophie aussi, si j'en crois ce que tu dis.

Ça tombe bien parce que je crois ce que tu dis. Je termine Corbeau et Novembre, je lis "Traces", Ma Recrue du mois et hop, j'enfile ce titre.

Jules a dit...

Venise: un peu comme toi, j'ai été attirée par ce livre! Il se lit rapidement et une fois commencé, la petite Alice te tient par la main et tu ne peux plus la lâcher! J'espère que tu aimeras Traces.