vendredi 4 avril 2014

Le festin de Salomé, Alain Beaulieu.

Il s’agit, pour Alain Beaulieu, d’un retour à la maison. Parti d’Amérique centrale avec Le Postier Passila, il a remonté les États-Unis avec Quelque part en Amérique pour enfin aboutir chez lui, à Québec. Ce retour aux sources n’a rien de réconfortant, puisque son personnage principal s’y découvre en pleine crise identitaire, incapable de dire qui il est ni d’où il vient. Il ne s’agit ni d’un rêve ni d’un délire, mais plutôt d’une incapacité à être au monde autrement que multiple et inconsistant.


RÉSUMÉ
Tout commence au chic bar Le Croissant d’Or. Le spectacle d’un nain grivois et d’une danseuse nue obèse, accompagnés au piano droit par un vieil Irlandais au talent mal canalisé, va bientôt commencer. Notre homme, assis au comptoir devant la bière que vient de lui servir Naomie, fille de la propriétaire des lieux et barmaid à ses heures, ne se doute pas que la belle métisse l’entrainera bientôt dans une virée dont il ne se remettra jamais. Sous le joug d’Aribert Heim, ancien médecin nazi aujourd’hui repentant, il perdra tous ses repères, même les plus intimes, sautant d’une époque à une autre de sa vie sans arriver à les relier les unes aux autres.



L'AUTEUR
Romancier et professeur de création littéraire à l’Université Laval, Alain Beaulieu a publié une douzaine de romans. Il a remporté à deux reprises le Prix littéraire Ville de Québec – Salon international du livre de Québec, pour Aux portes de l’Orientie et pour La Cadillac blanche de Bernard Pivot. Paru en France et au Québec, Le Postier Passila a été finaliste au Prix du Gouverneur général. 

Si la présentation du roman, le résumé et la note sur l'auteur ne vous ont pas encore donné l'envie de découvrir un de nos bons écrivains québécois, je ne sais pas comment j'y arriverai!

Aussi, si je dois admettre qu'après deux chapitres, j'ai voulu abandonner ma lecture et que j'ai presque "tué" le livre dans mon club de lecture, je dois aussi avouer que Marie-Ève, l'animatrice de ce club, a su me fouetter l'esprit avec son enthousiasme envers ce roman!  Merci ma chère!  J'ai parfois l'impression d'être trop ancrée dans mes convictions et ceci m'empêche carrément de me laisse aller... Dans Le festin de Salomé, il ne faut surtout pas chercher le terre-à-terre parce que ce serait passer à côté de la "folie" de l'auteur.  

"J'ai dit écoutez, je crois que vous avez mal compris la nature de mon travail.  J'invente des histoires, parfois drôles, parfois tristes, parfois réalistes, parfois loufoques, mais ce sont des histoires, rien de plus et rien de moins, que j'essaie de livrer avec des mots agréables à lire parce que je les aurai bien agencés et leur aurai donné un rythme et une forme compatibles avec ce que je raconte.  C'est ce qu'on appelle la littérature." (p.142)

Lorsque des personnages disparaissent dans un épais nuage de fumée pour se réincarner dans une autre vie et que le cycle se répète continuellement, il y a de quoi perturber la lectrice qui apprécie les histoires qui "se peut"!  Mais c'est fait avec tant d'intelligence, d'humour et de belles phrases que finalement, j'y ai pris goût. Le tout se déroulant principalement dans ma ville, j'ai découvert une basse-ville que je ne connaissais pas car il semble que le bar Le Croissant d'Or ne soit pas une invention de l'auteur au même titre que les événements bizarres qui s'y produisent.  C'est un roman très divertissant qui stimule les méninges, je suis donc très heureuse d'avoir poursuivi ma lecture.

En 2012, Quelque part en Amérique, du même auteur, m'avait tenue sur le bout de ma chaise pendant quelques heures.  S'il demeure mon préféré à ce jour, je compte bien lire les autres titres car cet auteur ne reproduit pas  le même genre d'histoire dans tous ses romans.

ISBN: 978-2-89711-087-1

2 commentaires:

Grominou a dit...

J'avais déjà inscrit Quelque part en Amérique sur ma LAL, je commencerai donc par celui-là!

Jules a dit...

Grominou: Le postier Passila sera mon prochain car je l'avais noté avant même de savoir qui était l'auteur il y a quelques années!