samedi 13 janvier 2018

Voici venir les rêveurs, Imbolo Mbue.

Drôle et poignante, l'histoire d'une famille camerounaise émigrée à New York. Porté par une écriture à la fraîcheur et à l'énergie exceptionnelles, un roman plein de générosité, d'empathie et de chaleur sur le choc des cultures, les désenchantements de l'exil et les mirages de l'intégration. Un pur joyau, par une des nouvelles voix afropolitaines les plus excitantes du moment.
L'Amérique, Jende Jonga en a rêvé. Pour lui, pour son épouse Neni et pour leur fils Liomi. Quitter le Cameroun, changer de vie, devenir quelqu'un. Obtenir la Green Card, devenir de vrais Américains.
Ce rêve, Jende le touche du doigt en décrochant un job inespéré : chauffeur pour Clark Edwards, riche banquier à la Lehman Brothers.
 
Au fil des trajets, entre le clandestin de Harlem et le big boss qui partage son temps entre l'Upper East Side et les Hamptons va se nouer une complicité faite de pudeur et de non-dits.
 

Mais nous sommes en 2007, la crise des subprimes vient d'éclater. Jende l'ignore encore : en Amérique, il n'y a guère de place pour les rêveurs...

Je me méfie toujours des romans qui sont encensés par la critique littéraire, mais je dois dire que celui-ci mérite ses gallons!  Le rêve américain est au cœur de ce roman. L'Amérique fait rêver et tout y a l'air si facile, vu de loin.  Jende est camerounais, il a de la famille aux Etats-Unis car son cousin est avocat et il réussit très bien.  De quoi le convaincre qu'il y a une place pour lui dans ce vaste pays.  Il débarque à New York et coup de chance, il trouve un emploi de chauffeur à 35 000$ par année. Sa femme rêve de faire des études en pharmacie et elle est très déterminée.  Mais voilà que la détermination ne suffit plus lorsque son mari perd son emploi et que leur rêve s'écroule. La vie devient très dure. Arrivés avec un seul fils, ils ont maintenant une petite fille à nourrir. Jende trouve un emploi de plongeur et souffre physiquement et psychologiquement après chaque quart de travail. Ils n'ont pas leur papiers et doivent être expulsés. 

"Ils disent que le pays va se relever , mais tu sais quoi?  Je ne sais pas si je vais pouvoir continuer à souffrir comme ça simplement pour vivre en Amérique."

Tout le monde connaît des histoires d'immigration qui ont mal finies.  Pas de pitié pour les rêveurs, mais ce roman est bien écrit.  Même si le stress et la tristesse envahissent les pages à certains moments, il reste une aura positive tout au long de leur expérience.  Car même si l'échec est imminent, Jende et Neni s'en sortent très bien au final. 

Un excellent premier roman pour lequel j'aurais envie d'espérer une suite... rien de moins!
 
 

7 commentaires:

Karine a dit...

Oh mon dieu, je veux ça! Ca semble tout à fait mon genre. En espérant que nos goûts concordent, pour une fois!

Enna a dit...

J'ai beaucoup aimé aussi! (La version audio est excellente!)

Jules a dit...

Karine: oui, je pense que tu aimeras! Ça ne tombe jamais dans le pathétique...

Enna: qui faisait la lecture? Avec un accent africain ou pas?

Enna a dit...

Non mais un excellent lecteur qui savait faire vivre les personnages sans caricaturer

Marie-Claude a dit...

J'avais beaucoup aimé. J'en garde un très très bon souvenir.
Je suis ravie qu'il t'ait plu!

Alex Mot-à-Mots a dit...

Je suis comme toi, je me méfie des critiques qui encensent toutes un même livre, c'est pourquoi je n'avais pas lu celui-ci. A tord.

Jules a dit...

Marie-Claude: on garde toujours un beau souvenir d'une famille sympathique!

Alex: oui, tu peux lire celui-ci!