samedi 1 octobre 2016

Amun, Collectif.

Dans la langue innue, amun signifie « rassemblement ». Sous la direction de Michel Jean, écrivain et journaliste innu, ce collectif réunit pour la toute première fois des auteurs autochtones de divers horizons, de différentes nations et générations. Leurs textes de fiction reflètent tantôt l'histoire et les traditions, tantôt la réalité des Premières Nations au Québec et au Canada. Offrant à lire les points de vue d'artistes de renom, ce livre est le théâtre d'un rassemblement et d'une prise de parole qui ne se font que trop rarement.

Avec des nouvelles inédites de Joséphine Bacon, Natasha Kanapé Fontaine, Naomi Fontaine, Virginia Pésémapéo Bordeleau, Melissa Mollen Dupuis, Jean Sioui, Alyssa Jérôme, Maya Cousineau-Mollen, Louis-Karl Picard-Sioui et Michel Jean.
 
À ma défense, je dirais que  je ne lis pratiquement jamais les recueils de nouvelles.  C’est un genre littéraire que je trouve difficile à apprivoiser et qui me tombe généralement des mains assez rapidement.  Si une nouvelle ne me séduit pas dès la première ou la deuxième page, j’abandonne et je passe à la suivante.  Amun n’a pas été exempté de ma méthode.  Malheureusement, je ne l’ai pas lu dans son intégralité.
 
Mais ce que je retiens de ce recueil, c'est le malaise de vivre dans une vraie dualité. Coincés entre la terre natale et la grande ville, entre les coutumes ancestrales et la modernité, les Amérindiens sont constamment en période de remise en question.  Être Amérindien au Canada est probablement plus compliqué qu’être de toute autre nationalité car même s'ils étaient ici avant nous, les Blancs, ils sont souvent traités comme des étrangers... ils doivent parfois faire des choix déchirants.
 
« C’est tellement outrageant d’être contrainte de choisir entre deux cultures qui m’intéressent autant l’une que l’autre. »
 
Ce recueil est à l'image des problématiques qui se retrouvent dans les réserves et les villages amérindiens: l'alcool, la violence, le suicide, les familles monoparentales et/ou l’absence de figure masculine  solide et l’absence de droits… Que ces sujets soient subtilement ou franchement abordés dans ces nouvelles, ils démontrent que les solutions sont encore manquantes.
 
Jusqu’ici, mon billet vous laisserait croire que c’est un recueil sombre et déprimant et pourtant, il y a beaucoup de dérision et de lumière dans ces textes et j’ai trouvé que la mère y avait beaucoup de place.  Point d’encrage pour plusieurs, elle tient le bâton de la culture amérindienne en transmettant légendes et méthodes ancestrales.
 
Ce n’est pas parce que je rechigne à lire des nouvelles que je ne vous conseille pas celui-ci.  Amun signifie rassemblement et c’est une belle variété de personnalités qui y est regroupée, vous y trouverez certainement quelque chose pour vous aussi.  Mon coup de cœur va à la « petite perle innue »!  La preuve que nous avons encore du chemin à faire, Word me signale une erreur pour le mot « innue ».  Il me suggère « inné »…Pfff!
 
Date de parution: 21 septembre 2016
ISBN: 9782760411944

4 commentaires:

Suzanne a dit...

J'ai vraiment beaucoup mais beaucoup aimé. J'en parle bientôt.

Jules a dit...

Suzanne: deux horizons pour le même livre, c'est bien! :)

Venise a dit...

Deux regards différents... peut-être que le mien sera entre les deux. Ceci dit, il est sur ma pile pas encore entre mes mains.

Alex Mot-à-Mots a dit...

Innue ? Voilà qui m'intrigue....