dimanche 20 janvier 2013

Le torrent, Anne Hébert.

Classique de la littérature québécoise, Le Torrent révélait déjà à sa parution l’immense talent d’Anne Hébert. Publiée à compte d’auteur en 1950, cette œuvre regroupait initialement cinq récits et nouvelles, dont « Au bord du torrent ». C’est ce dernier texte qui donne son titre au recueil, augmenté de deux autres nouvelles lors de sa réédition en 1963 par Hurtubise HMH. Le Torrent raconte le drame d’un jeune homme, privé de son enfance et « dépossédé du monde », qu’une mère acariâtre, pour cacher son déshonneur et la faute dont elle se sait coupable, destine à la prêtrise. Les autres textes du recueil exploitent les thèmes de prédilection de l’auteure de Kamouraska : l’amour éphémère ou impossible, l’angoisse et la difficulté de vivre, l’attente de la mort, la recherche d’équilibre et de vérité… L’écriture est dépouillée, mais puissante et toujours d’une grande rigueur.

Sept nouvelles, dont deux avec lesquelles j'ai éprouvé un plaisir de lecture.  Les autres... comment vous dire?  Il m'aurait fallu un décodeur... Lire Anne Hébert, c'est comme lire un jour de grands vents la fenêtre ouverte!  Ça décoiffe.  Les images évoquées par le texte sont puissantes, mais en même temps, le texte n'est pas toujours d'une simple évidence... Le torrent et Un grand mariage sont donc les deux seules nouvelles qui ont su me plaire.

Les personnages féminins sont assez souvent faibles et menues, la pauvreté touche l'ensemble des textes et la mort est aussi très présente.  La fragilité des êtres et leur survie sont de toute évidence des thèmes chers à cette grande écrivaine classique du Québec.

"Depuis longtemps il sait que Dominique prend dans les livres des idées qui font briller les yeux, et que, lui, le père, ne comprend pas." (p.51)

Si vous aimez Anne Hébert, je crois que vous vous y reconnaîtrez.  Sinon, à certains moments, vous aurez le bonheur de retrouver une autre époque ou de vous retrouvez dans un autre décor dans le genre de Séraphin ou Les pays d'en haut...

10 commentaires:

Geneviève a dit...

Je l'ai lu il y a longtemps celui-là... C'était pendant mes études et je dois avouer que je n'en garde aucun souvenir... Lu trop vite je crois. J'aimerais bien le relire et voir le film. J'étais au Village d'Antan à Drummondville quand ils tournaient le film dans l'église et depuis, je suis curieuse ;)

Jules a dit...

Geneviève: j'ai aussi hâte de voir le film!

Grominou a dit...

Je l'ai lu à l'école secondaire et j'avais été plutôt perplexe. Les Fous de Bassan m'avait semblé plus facile d'accès, je l'avais beaucoup mieux aimé; il faut dire aussi qu'il ne s'agissait pas d'une lecture scolaire, ça aide toujours!

Alex Mot-à-Mots a dit...

Pas fan de nouvelles, je note plutôt le titre du roman.

Jules a dit...

Grominou: les lectures imposées partent déjà avec une longueur derrière!

Alex: elles sont bien construites avec un punch "léger" à la fin. J'ai déjà lu pire en frais de nouvelles...

Suzanne a dit...

Tiens, tiens dans ma pile et vais le lire bientôt. Je ne déteste pas les nouvelles mais sous la plume de dame Hébert, j'ai bien hâte de voir le résultat.

Jules a dit...

Suzanne: Bonne lecture alors! Je pense qu'il faut être convaincue "Hébert" pour en apprécier les nouvelles...

Kikine a dit...

Non, je ne suis pas tentée, je ne suis pas fan des nouvelles

Réjean a dit...

C'est le premier livre de prose de cette auteure, son unique recueil de nouvelles, écrit à une période noire du Québec. La première phrase, «J'étais un enfant dépossédé du monde», est éloquente à cet égard. Les thèmes sont très représentatifs de l'univers hébertien. Personnellement, je préfère les romans qu'elle publiera par la suite, comme Kamouraska et Les fous de Bassan.

Jules a dit...

Réjean: oui, quelques uns ont été écrites en période de guerre. On sent la pauvreté, la tristesse, etc. je dois relire les autres, c'était à une autre époque de ma vie et je n'en garde pas de souvenirs...